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art et culture

   

hmong bariolés

hmong noir

groupuscule locaux : Hmong vert, Hmong rouge, Hmong bariolés, Hmong blanc et Hmong noir

population : 558 000

langue : hmong-dao

 

 

Aire  d'habitat :

La haute région des onze provinces dans le nord du pays. Leurs congénères sont aussi présents en Chine, au Myanma au Laos et en Thailande. Les Hmong faisaient partie des San Miao du sud de la Chine, vers la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, ils émigrent au Vietnam et fondent des hameaux dans les régions d'altitude élevée des provinces de Ha Giang et de Lao Cai. L'histoire de cette émigration est étroitement liée à celle des luttes Hmong contre les autorités féodales chinoises.

Vie  matérielle :

La maison Hmong, souvent d'architecture rudimentaire, se compose de trois travées et de deux appentis. L'autel des ancêtres est disposé dans la travée centrale. Les deux travée latérales servent de cuisine et de chambre à coucher. Le costume féminin traditionnel se compose d'une jupe ample qui recouvre les genoux et d'un corsage ouvert sur le devant. La jupe des Hmong blancs conserve la teinte du tissu écru, tandis que celle des autres groupes comme les Hmong bariolés, les Hmong verts et les Hmong noirs est teinte à l'indigo. La bordure inférieure de la jupe des Hmong bariolés est parée d'une bande de motifs en spirales et de dessins géométrique.

La femme Hmong porte encore un plastron au dos, un tablier sur le devant de la jupe et se ceint d'une ceinture qui fait plusieurs fois le tour de la taille et dont les bouts tombent derrière le dos. Elle marche pieds nus et porte des jambières. La coiffure de la femme Hmong blanc est caractéristique : elle se rase sur le pourtour de la tête, garde une touffe de cheveux au sommet du crâne et porte un large turban. La femme Hmong bariolé laisse pousser les cheveux qu'elle enroule autour de la tête en y mêlant des mèches postiches. La jeune femme Hmong vert porte des cheveux tombant librement sur les épaules. Une fois mariée, elle les rassemble en chignon sur le sommet de la tête et légèrement incliné vers le devant.

Les femmes Hmongs se parent souvent de bracelets et de grand colliers, beaucoup d'entre elles portent des boucles d'oreilles.

Les hommes portes des pantalons larges, noués à la ceinture et une courte veste à manches amples. Ils gardent les cheveux tombant sur les épaules ou se rasent les cheveux sur le pourtour en laissant une touffe au sommet de la tête. Ils aiment aussi porter des colliers et des bracelets en bronze ou en argent.

La plante alimentaire principale chez les Hmong est le maïs, le riz ne vient qu'en seconde place. A part les rizières irriguées, ils cultivent aussi le riz sur des champs en terrasse. Le reste des terrains sont des brûlis (dont la plupart sont cultivés en assolement) réservés au maïs ou au riz. Les Hmong pratiquent toujours soigneusement le labourage et l' hersage avant d'ensemencer. Dans les champs de maïs, ils cultivent en alternance diverse légumineuses : doliques verts, haricots, petits pois...

La plante textile principale est le chanvre. Les Hmong verts sont d'habiles tisserands. La culture caractéristique des Hmong est celle du pavot qui occupe une place importante dans leur économie.  Le conioselinum unvittatum, le gynure saponica, les larmes-de-job sont des plantes médicinales précieuses don't la culture se développe de plus en plus. Les arbres fruitiers sont réputés dans tous le pays.

L'élevage des volailles et du bétail est relativement développé. La plupart des familles Hmong possèdent des buffles, des boeufs et des chevaux comme animaux de trait, de bat ou de selle. Chaque famille élève au moins 5 ou 7 porcs et possède en moyenne 30 à 40 volailles.

Les Hmong pratiquent la chasse avec des fusils à silex ou de pièges pour prendre renard, cerfs, chevreuils, sangliers et même tigres.

Chez les Hmong l'artisanat est assez développé : tissage, teinture des tissus à l'indigo ; fabrication du papier, des instruments oratoires, des bijoux en argent, la menuiserie. Cependant on ne pratique ces métiers que de façon périodique, aux périodes creuses entre les saisons de labour.

Les Hmong se sont sédentarisés, ils ont établi un système hydraulique pour développer les rizières irriguées, les rizières en terrasse et les cultures sur les parcelles de terre encastrées parmi les rochers.

Vie  sociale :

Les autorités colonio-féodales ont fait de l'administration autonome des Hmong un appareil de répression à leur service. Cet appareil se compose de seo phai, du ma phai, à la tête de l'unité administrative la plus petite des Hmong, du trung truo qui gère le hameau, du thong ly et tong giap qui règnent sur toute une région.

Tout le territoire, champs, montagnes et forêts appartient à l'Etat dont les autorités sus-nommées sont les représentants. En plus, les chefs de grandes lignées ont aussi une grande influence régionale. On peut dire qu'avec les autorités administratives, ils constituent la classe supérieure de la société Hmong. Le reste de la population appartient à la classe des paysans travailleurs qui doivent payer des impôts et accomplir des corvées contre le droit de cultiver les champs et les rizières. En générale la différenciation sociale est différente entre les Hmong sédentarisés et les itinérants.

Chez les premiers, certains propriétaires terriens occupaient jusqu'au tiers des terres cultivables de leurs localité. La mise des terres en fermage, la location de la main-d'oeuvre, des buffles, les prêts usuraires, la réquisition de la main-d'oeuvre, le monopole de la vente de l'opium..., toutes ces pratiques d'exploitation courantes ont été mises à profit par les propriétaires et les notables locaux. Les paysans étaient en outre soumis à une imposition féroce : impôt sur les brûlis, les maisons, taxe du marché, taxe sur la vente de l'opium...

Chez les Hmong itinérants, quand quelq'un trouvait des terrains cultivables, ils les marquait de certains signes personnels et la société reconnaissait ce droit de propriété temporaire. Quand il quittait la région ces terres redevenaient à leur état naturel et pouvaient à nouveau être marquées par quelqu'un d'autre.

La société Hmong se caractérise par une grande solidarité entre les gens de même lignée et entre villageois. Le village appelé Giao et la plus petite unité administrative qui peut se composer de quelques foyers jusqu'à une centaine de foyers. Les habitants de chaque village sont groupés en lignées d'importance différente. Certains villages peu nombreux, ne sont peuplés que par les membres d'une seule lignée. Chaque village possède son propre territoire, son génie tutélaire et des conventions villageoises qui sont respectées et défendues par l'opinion publique. Ces conventions sont révisées et complétées chaque année lors de la cérémonie de culte du génie tutélaire. Les Hmong pensent que du moment qu'on porte le même patronyme, on peut se prêter aide t soutien, si nécessaire, même au prix de sa propre vie

Vie  familiale :

La petite famille patrilinéaire est de rigueur dans la société Hmong où l'homme jouit d'une supériorité absolue et où la polygamie est fréquente. La jeune femme après avoir franchi le seuil de la maison de son mari et après une cérémonie pour les ancêtres, n'a plus le droit de rentrer chez ses parents, à moins d'avoir l'autorisation expresse des beaux-parents et d'être accompagnée de son mari. Les coutumes veulent que le mari mort, la veuve épouse le jeune frère du mari défunt, au titre de femme de second rang si celui-ci est déjà marié. Si son mari décédé n'avait pas de jeune frère, elle épouserait un de ses cousins.

En cas de divorce la femme ne revient pas chez ses parents, mais demande la protection d'un notable dont elle ne quittera la maison qu'au moment de se remarier. Au cas où la veuve désire reprendre sa liberté, elle payera une certaine somme à sa belle-famille à titre de dédommagements.

Le mariage par rapt se pratique assez couramment dans la société Hmong. Le garçon qui enlève une fille avec l'aide de ses amis et la force à franchir le seuil de sa maison, n'informe la future belle-famille que deux jours après ce rapt et demande alors à célébrer les noces. Selon la coutume, la famille de la jeune fille ne doit pas refuser.

Les mariages entre cousins plus ou moins éloignés, direct ou croisés, de préférence entre le fils de l'oncle maternelle et la fille de la tante paternelle, sont encouragés par la coutume.

La femme Hmong accouche en position accroupie. Le placenta est enterré sous le lit si l'enfant et une fille et au pied de la colonne principale de la maison (l'endroit réservé à l'autel des ancêtres) au cas d'un garçon.

Les Hmong ont coutume d'inhumer leurs morts. On dépose le cadavre sur une planche qu'on suspend devant l'autel des ancêtres ou sur un banc installé en travers de la porte. Dans certaines lignées, on expose le cadavre à ciel ouvert pendant quelques jours avant l'inhumation. Avant la mise en bière on fait plusieurs trous dans les vêtements du défunt, acte de destruction symbolique pour marquer les biens qui désormais appartiennent à l'autre monde, celui des morts.

vie  spirituelle :

Les Hmong pratiquent le culte des esprits, de la maison, de la porte et du bétail. Une conception très répandue auparavant attribue des esprits même aux vivants. L'exorcisme peut, dans certains cas entraîner mort d'homme. De plus le Bouddhisme, le Confucianisme et le Taoïsme ont laissé leurs impacts sur un certain nombre de conceptions et institutions sociales des Hmong, sur les pratiques du magie, la croyance en la ré-incarnation, en la supériorité innée de l'homme sur la femme... Au début du XXe siècle des missionnaires ont cherché à évangéliser les Hmongs. Des églises ont été construites à Sa Pa et à Nghia Lo

art  et  culture :

Les Hmong ont accumulé un fond artistique et culturel traditionnel à la fois originale, riche et varié. Il reflète les connaissances populaires concernant la nature et la société, exprime des sentiments noble, des aspirations à la liberté à la justice et à la charité, glorifie le travail et la vertu, condamne les mauvaises habitudes et vices comme la paresse, la cruauté, le mensonge...

Jadis les Hmong n'avaient pas d'écriture, la conservation et la propagation de leur littérature se faisaient par voie orale et se basaient uniquement sur la mémoire. Cette littérature se compose de chants folkloriques, devinettes et proverbes. Leurs arts, danse, musique et arts plastique sont remarquables, surtout les motifs traditionnels brodés avec habileté par les femmes.

Les instruments de musique comprennent les tambours de peau, les khènes, les guimbardes. Le tambour et le khène sont employés dans les funérailles et dans certains nombre de rites et cérémonies. Garçons et filles utilisent le khène, la guimbarde pour exprimer leurs sentiments. Ces instruments tiennent le rythme des danses folkloriques, accompagnent les chant lors des cérémonies, des noces ou dans les réceptions.