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jeunes filles Dao rouge

jeune fille Dao aux sapêques

groupuscule locaux : Dao rouge, Dao aux sapêques, Dao à pantalon serré, Dao à tunique

population : 474 000

langue : hmông, dao

Aire d'habitat :

Les provinces de la moyenne et haute région au nord Vietnam. Les Dao occupent des terres à toute altitude et vivent en bons voisins avec d'autres ethnies, Hmông, Tay, Thai, Viêt, Hoa... La même ethnie est présente encore en Chine, en Thailande et au Laos. L'émigration des Dao à partir de leurs provinces d'origine de Fukien, Guangdong, Guangsi (Chine) s'effectua dès le XIIIe jusqu'au XXe siècle.

Vie matérielle :

Les Dao vivent dans des villages populeux ou se dispersent en petit hameaux isolés. Les cultivateurs des rizières irriguée ou ceux qui pratiquent la rotation des cultures sur brûlis déjà sédentarisés, forment des villages au flanc des collines ou au pied des montagnes près d'un point d'eau.

Les habitations Dao sont soit bâties à même le sol, soit sur pilotis, soit moitié-moitié. La maison bâtie à même le sol semble être le modèle préféré des Dao, surtout ceux sédentarisés qui y trouvent une place approprié au culte de Ban Vuong, ancêtre des Dao. La maison moitié sur pilotis, moitié à même le sol à fait sont apparition dans les hameaux des Dao itinérants, elle est construite au flanc de montagne à pente raide, et grâce aux pilotis on n'est pas obligé d'aplanir le sol. La technique d'assemblage de la charpente est rudimentaire, les pièces étant liées les unes aux autres par des lianes.

La disposition intérieure suit un ordre commun. Au fond de la travée principale, on aménage un petit compartiment où sont rangées les jarres d'alcool et de viande marinée grâce à une cloison placée à quelque distance de la paroi postérieure. Devant cette cloison on dresse l'autel des ancêtres. Ce détail ne se rencontre dans aucune autre ethnies vivant au nord Vietnam.

Le costume masculin Dao est le même pour tous les groupuscules : un pantalon en cotonnade teint à l'indigo, noué à la taille à l'aide d'une large ceinture en coton écru ou quelquefois teinte à l'indigo. D'ordinaire les Dao portent une veste courte, sur laquelle ils enfilent pour les grandes occasions une tunique qui descend jusqu'aux genoux. Les cheveux sont relevés en chignon sur la nuque ou rasés sur le pourtour à l'exception d'une touffe au sommet de la tête comme chez les Hmông.

En général, les femmes portent un pantalon et une longue tunique fendue sur le devant. Seules les femmes Dao aux sapèques portent un pagne enroulé autour du corps. Le costume des femmes Dao est caractérisé par une longue tunique ouverte sur la poitrine qu'elles recouvrent d'une cache-seins ou d'un sous-vêtement. Elles portent leur tunique avec les deux pans noués sur le devant ou serrés à la taille par une ceinture. Les femmes Dao rouges brodent sur l'épaule de leur tunique le cachet de Ban Vuong. A ce même endroit les Doa aux sapèques fixent 7 où 9 sapèques. La tunique des femmes Dao vertes est la plus longue.

Les femmes Doa se coiffent de diverses façons : cheveux longs enroulés autour de la tête comme chez les Dao rouges, cheveux partagés par une raie au milieu de la tête et relevés ne chignon sur la nuque comme les Doa à pantalon blanc, cheveux coupés courts et enduits de cire d'abeilles comme chez les Dao aux sapèques.

Les Dao se promènent rarement la tête nue. Les femmes portent un fichu indigo, à part les Dao aux sapèques qui portent un turban blanc. En plus du turban, les Dao ont coutume de porter un chapeau de forme carré, arrondie ou conique. L'armature du chapeau est constituée par des cheveux englués de cire ou des fibres de courges séchées cousus ensemble, le tout recouvert d'un carré brodé paré d'ornement en argent.

Aux trois formes d'habitats des Dao correspondent trois modes de productions différents :

Dans les zones de montagnes rocheuses, les Dao sédentarisés pratiquent la culture sur des champs fixes ou l'assolement sur de petites parcelles de montagne encaissées entre les rochers. Ici la culture principale est le maïs, puis viennent les millet, le manioc et le seigle. Ils ne savent pas se servir du fumier pour fertiliser leur sol, exception fait des Dao de la région de Cao Bang, Lang Son et Ha Giang. A cause de la forte pente des versants de montagne qui empêchent la terre de garder l'eau, les champs donnent un très faible rendement annuel si bien que la disette constitue une menace permanente.

La bande de terre de moyenne altitude est la zone d'habitat la plus dense des Dao, qui exploitent principalement des brûlis itinérants, en y plantant riz et maïs.

Les instruments aratoires des Dao de cette région se composent d'une hache pour abattre les arbres, d'un couteau de brousse, d'un bâton à fouir, d'un sarcloir, et d'un petit couteau pour la moisson. Deux modes de semailles : ou mettre les semences dans des poquets pratiqués à l'aide du bâton à fouir, ou plus récemment, semer à la volée. En général on pratique la pluriculture ; le riz est planté à côté d'autres plantes.

En basse altitude, les Dao vivent dans des vallées encaissées, ou le long d'un axe de communication, en bon voisins des Tay, des Nung et des Viet. L'agriculture s'y pratique dans des rizières inondés, des champs en terrasses et des brûlis fixes. Chez les Dao sédentaires, l'élevage se développe rapidement, leur fournissant à la fois de la viande pour améliorer le menu quotidien et du fumier pour enrichir le sol.

L'artisanat est qu'une activité d'appoint, les femmes plantent le coton, le carde et tissent sur un métier rudimentaire, plantent l'indigotier pour teindre elles-même les tissus. Les hommes excellent dans la confection d'objets ménagers en bambou et en rotin. Il forgent eux-mêmes leurs instruments aratoires : pioches, herses, socs de charrue, ils fabriquent aussi des fusils à silex. Depuis longtemps ils fabriquent du papier artisanal à partir de la paille et des écorces de certains arbres. Leurs papiers de bonne qualité, retenant bien l'encre et utilisé pour les libres généalogique, les documents officiels, les libres de culte.

Vie sociale

Dans les régions de grande concentration Dao, les fonctions administratives sont assumées par les Dao eux-même. Ces diverses autorités bénéficient d'un certain nombre de droits et privilèges contre quoi elles servent fidèlement l'administration colonio-féodale dans ses manoeuvres visant à brimer et exploiter les Dao, à semer la discorde entre ces derniers et les autres ethnies. A côté sévissent encore les sorciers qui s'affublent de l'autorité divine pour exercer leur influences néfaste sur le peuple.

Selon certains textes anciens, l'ethnies Dao se compose à l'origine de 12 lignées dont le Ban est l'aîné. Chaque lignée se devise en branches qui, à leurs tour sont subdivisées en plusieurs grandes familles. Chaque grandes familles à un chef responsable du culte des ancêtres et dont la demeures s'appelle "grande maison", par oppositions à petite maison, celle des familles membres. Il joue un très grand rôle vis à vis de ces petites familles.

Vie familiale

La cellule Dao est la petite famille patrilinéaire. La monogamie et le patrilocat sont de rigueur. Selon les groupes Dao, les coutumes matrimoniales sont différentes. Pour pouvoir se marier, les jeunes gens doivent non seulement obtenir l'approbation des parents mais encore avoir des dates de naissance "concordantes". Le jeune homme demande à sa future belle-famille l'autorisation de s'y installer et travailler bénévolement pendant 3, 4 jours. Après un ou deux mois, il revient y faire un second séjour. Mais cette fois, il a la permission de parler à sa fiancée et de partager sa couche. Au bout de deux ou trois jours, il rentre chez lui pour faire les préparatifs du mariage, si la famille de la fiancée est toujours d'accord. Il lui faut avant tout remettre à la famille de la fiancée les cadeaux de mariage qu'elle exige. Même au cas où, faute de  moyens, il n'arrive pas à s'acquitter de cette obligation, le mariage peut quand même avoir lieu, mais sous forme de "mariage temporaire".

A cause de la pauvreté, la mortalité infantile chez les Dao atteint un taux très élevé, si bien que dans certains cas,  les chiffres de la population diminue dangereusement. La femme Dao enceinte est obligé de se soumettre à une série de tabous et d'abstinence irraisonnable car selon la croyance populaire, elle porte malheur et souille les milieux environnants.

La femme Dao accouche en position accroupie. Trois ou quatre jours après l'accouchement, a lieu une cérémonie par laquelle les ancêtres sont informés de l'événement. Quand l'enfant à 30 jours, on procède à une cérémonie en honneur de ba mu sorte de fée matrone, et donne un nom à l'enfant qui est celui d'un génie protecteur. Ce n'est qu'à l'âge de 10 ans que l'enfant reçoit sont vrai nom.

En plus du patronyme, le nom personnel s'adjoint encore d'une particule choisie dans l'ordre parmi un système de mois particuliers à son groupe familial. Cette importante cérémonie du baptême d'origine taoïste est célébré  en même temps que le rite cap sac à l'âge de 15 ou 20 ans, lequel marque la majorité du garçon qui, désormais, est considéré par la société et les divinités comme un membre à part entière de la communauté. Chez les groupes Dao dont les jeunes filles ont la coutume de porter les cheveux courts et enduits de cire, la cérémonie pendant laquelle on "laque" les cheveux (cad les enduits de cire chaude, puis les enroulent dans un turban) a lieu quand d la jeune fille atteint l'âge de 13 ans. Cette cérémonie est aussi importante et significative que celle des cap sac pour le garçon.

Comme les Dao croient à l'existence d'un autre monde, celui des âmes, les funérailles comportent un rite spécial consistant à "raccompagner l'âme du défunt jusqu'au pays d'origine qui est duong chau".

Selon la coutume des Dao, il y a trois modes de funérailles: inhumation, incinération et funérailles "aérienne". Le lieu d'incinération est choisi par le thay tao. On pose le cercueil sur neuf couches de bois sec disposés en forme de cage. C'est au thay tao d'y mettre le feu. Cette coutume se pratique surtout chez les Dao à tunique longue et de façon de moins en moins courante  chez les Dao à pantalon blanc. Les funérailles "aériennes" sont réservées aux gens qui meurent à une heure néfaste. Le cercueil est fait de planches ou de tiges de bambous, assemblées à claire-voie et déposé sur une étagère à 2 mètres du sol. Au bout d'un an, on recueille les os dans une jarre qui sera inhumée. Cette coutume est souvent pratiqué chez les Dao aux sapèques.

Chez les Dao à tunique et les Dao à pantalon blanc où l'on a coutume de construire des maisons funéraires, les tombes Dao sont généralement marquées par des blocs de pierre blanche plantés de façon à former un petit menhir du côté de la tête du mort et un petit dolmen du côté des pieds.

Vie spirituelle

Dans la vie spirituelle des Dao, l'influence des trois religions est assez profonde, en particulier celle du Taoïsme qui se manifeste nettement dans les fêtes saisonnières ou dans les séances de prière pour implorer la protection divine quand se produit un événement: maladie, accouchement, funérailles, calamité naturelle.

Art et littérature

Les arts et la littérature folkloriques meublent heureusement la vie intellectuelle des Dao. Depuis longtemps, les Dao utilisent l'écriture chinoise (mais prononcée à la manière Dao) pour copier des livres de culte, des généalogies, transcrire des contes rimés et d'autre traditions orales. Les principaux genres sont : vieux contes, contes humoristiques,fables, devinettes, chansons  populaires avec un continue riche et évocateur. Parmi les chansons folkloriques, les plus populaires sont les pa dung, sorte de chants alternés lyrique. Les contes Dao ont été recueillis et édités.

Le décor des étoffes Dao témoigne de l'habileté et du goût des femmes Dao qui brodent, avec des files richement colorés, des motifs réaliste : animaux, végétaux, motifs figurant des instruments aratoires, des personnages, des lettres.