jeunes filles Gia-rai faisant cuire le riz dans des tiges de bambou |
Population : 242000
langue : Malayo-Polynésienne
Surtout dans les provinces de Gia Lai et de Kon Tum. Certains à Dac Lac. Les gia-rai sont classés dans la famille austronésienne (ou malayo-polynésienne). Ils ont quitté le littoral pour s'installer sur les hauts- plateaux vers les premiers siècles avant notre ère. Sur les plateaux, avec les Ê-dé, ils ont scindé la communauté môn-kho-me en deus groupes pour s'approprier le plateau fertile des terres rouges où après avoir subi l'influence des chams, ils fondèrent des États primitifs matrilinéaires. Ils occupent principalement les provinces de GIA LAI et de KON TUM dans les plateaux du Centre Vietnam.
Les gia-rai vivent en sédentaires, regroupés dans des villages d'une cinquantaine d'habitations. Les noms de villages sont souvent liés à ceux d'une rivière, d'une source ou d'un ancien chef de village. Les maisons sont tournées vers le nord et autrefois, chaque village était entouré d'une palissade pour assurer la défense. Au centre du village, une maison commune est bâtie pour les activités collectives.
L'habitat se présente sous deux formes : maison sur pilotis longue ou courte. L'habit des femmes se compose d'un pagne indigo et d'une veste courte moulante. Les hommes portent le langouti et une longue veste. Les vêtements sont brodés de motifs traditionnels.
Les terres de culture, appelées hma, sont de trois catégories :
- le brûlis de pluriculture, souvent situé au bord des rivières, des sources et où sont plantés céréales, arbres fruitiers et haricots ;
- le brûlis rizicole défriché par le feu. Ce brûlis n'est cultivé que pour deux récoltes puis laissé en jachère pendant 10 ans ;
- les champs inondés réservés exclusivement au riz, il y a la rizière marécageuse et la rizière cultivée grâce aux précipitations.
On élève des buffles, des chèvres, des poules et des porcs avant tout pour les sacrifices aux génies ; des boeufs, des chevaux comme animaux de trait. La cueillette, la chasse et la pêche sont des activités d'appoint.
Chaque village est une unité administrative comprenant elle-même plusieurs hameaux. A la tête du village, il y a un chef qui souvent cumule la fonction de chef de hameau. Les membres du village sont liés entre eux par le fait que les terres qu'ils occupent sont la propriété de tout le monde et donc respectée par tous. Les noms de famille révèlent des vestiges du totémisme, tabous observés par les personnes du même nom de famille, légendes relatives au totem, aux tabous. Les noms de familles les plus connus sont Siu, Rchom, Nây, Ksor, Kpa. Les rois du feu, de l'eau sont des Siu, lignée sont les hommes ne prennent femmes que chez les Rchom, considérés comme appartenant à l'aristocratie gia-rai.
Le mariage n'a lieu qu'entre personnes de noms de famille différents .L'organisation sociale est matrilinéaire et matrilocale c'est à dire qu'après le mariage, le couple reste chez la femme et les enfants portent le nom de la mère. La fille hérite de ses parents et s'occupe aussi du culte des ancêtres. Les gia-rai ont les lobes des oreilles percés à 1 ou 2 ans et se liment les dents à l'âge adulte, à 15-16 ans, par coquetterie certes, mais aussi pour marquer d'abord l'entrée dans la vie et ensuite celle dans la majorité.
Les jeunes filles gardent l'initiative dans la demande en mariage par l'intermédiare d'un entremetteur et la promesse est scellées par un bracelet de bronze. Le rituel matrimonial passe par trois étapes :
- le rite d'échange des bracelets entre le garçon et la jeune fille devant les deux familles et l'entremetteur ;
- L'interprétation d'un songe qu'auraient fait le garçon et la jeune fille, permettant de prédire l'avenir du couple, Ce rite a une grande influence sur la décision finale.
- le retour chez la mère, englobant à la fois la cérémonie d'accueil du marié chez sa belle-famille et la visite rendue par celle-ci le lendemain des noces. Quelques temps après le mariage, le couple peut aller s'établir à part.
Les funérailles chez les gia-rai sont très complexes, coûteuses avec beaucoup de rites, surtout dans construction de la maison funéraire. Partant de la conception que le mort se transforme en esprit et entre dans un autre monde parmi ses ancêtres, les gia-rai célèbrent tout un système de rites pour exprimer l'amour, le regret, le respect, aussi pour marquer le départ définitif du défunt. Autrefois, on enterrait les parents proches et du sang maternel dans une même fosse. Plus tard les gendres y étaient admis.
Sur la tombe on place souvent une jarre éméchée dont le fond est percé, contenant des aliments, des boissons et une hotte déchirée avec quelques effets personnels du mort. La maison funéraire des gia-rai construite avec soins, est entourée d'une palissade de bois. A l'intérieur sont placées des sculptures de bois représentants des hommes, des femmes, des oiseaux, dont la facture témoigne éloquemment du talent et du sens esthétique des artistes populaires.
Les gia-rai sont animistes et croient à l'existence d'un monde invisible où des forces surnaturelles régissent la nature et la société : génie des montagnes, du point d'eau, de la maison, du riz, des ancêtres, de la guerre...etc. Le pays gia-rai est le seul et l'unique ou l'on retrouve encore les rois des Eaux, des Vents et du Feu. Actuellement ces rois ne sont plus que des chamans officiant surtout lors des rites d'invocation à la pluie. Par ailleurs leurs influence se limite de plus en plus.
Le folklore gia-rai est riche et varié. On remarque surtout une musique ancienne dont l'instrument principal est le gong qui exerce une grande influence sur les ethnies voisines. Les gia-rai sont habiles à exprimer leurs sentiments par les sons de gongs en bronze, par de long poèmes, des danses traditionnelles originales. Les sculptures funéraires qui constituent la partie la plus importante des arts plastiques , ont particulièrement dignes d'intérêt.