le bouddhisme |
les origines
Né en Inde vers la Vème siècle av JC, le bouddhisme fut introduit au Vietnam vers le IIème siècle de notre ère (après le confucianisme et le taoïsme), par les Chinois d'une pat et les moines indiens d'autre part. Alors que le bouddhisme du Petit Véhicule s'implanta à Ceylan, en Birmanie, en Thailande, au Cambodge et au Laos, celui du Grand Véhicule pénétra au Tibet, en Chine, au Japon et au Vietnam.
les écoles
Au sein du bouddhisme, deux grands courants s'affrontent, nés des controverses qui surgirent dès la mort de Bouddha :
- L'HINAYANA (ou Petit Véhicule), reste attaché à la doctrine primitive de Bouddha, dont l'idéal est de devenir arhat (parfait) pour tendre vers le nirvana et se libérer du cycle des renaissances.
- Le MAHAYANA (ou Grand véhicule), donne à la doctrine primitive une interprétation plus large et généreuse et ouvre ainsi la voie au plus grand nombre possible d'hommes désireux d'atteindre la délivrance. Le bouddhisme vietnamien appartient à cette dernière école mais présente la particularité, malgré sa foi en Bouddha, de conserver des rites non bouddhistes. Ainsi le Vietnamien bouddhiste pratique-t-il également le culte des ancêtres, des esprits, du ciel, etc.... Le pluralisme religieux vietnamien ne voit aucun inconvénient à l'association de ces pratiques diverses et c'est bien là un des particularismes de son esprit.
la vie de Bouddha
Bouddha (l'illuminé), de son vrai nom Siddhartha Gautama, est également appelé Cakyamuni (sage issu de la famille des Cakya) ou Arhat (parfait). IL naquit probablement vers 560 av JC, à Kapilavastu au nord de l'Inde, aujourd'hui Lumbini au Népal.
Siddhartha Gautama, jeune prince, épousa sa cousine Yashodara à 16 ans et eut un fils, Rahula. A 29 ans, il quitta sa famille, ayant pris conscience de la souffrance humaine, pour mener une vie d'ascète. A 35 ans, alors qu'il méditait sous l'arbre de la sagesse, il gagna l'éveil et atteignit l'illumination. A dater de ce jour, il ne cessa de prêcher, aidé de ses disciples. Il mourut à 80 ans, vers 480 av notre ère.
sa doctrine
Le but poursuivi par le Bouddha est de trouver le salut, mettre fin aux renaissances (le disciple peut échapper à sa destinée, déterminée par le poids de toutes ses actions passées (son karma) donc sortir du cycle de la réincarnation), éteindre les désirs, faire cesser la douleur et atteindre ainsi le nirvana. L'essentiel de son enseignement est contenu dans son sermon de Bénarès. Il est constitué par "les quatres nobles vérités"
- la première vérité est l'universalité de la souffrance en ce monde, qu'elle soit morale ou physique. L'homme souffre et cependant il tient à la vie ; selon Bouddha, lorsque la soif d'existence s'éteindra, l'homme atteindra le nirvana.
- la seconde vérité est l'origine de la souffrance qui naît du désir. Le désir toujours insastisfait entraîne d'autres désirs. Mais en définitive, la source primordiale de la souffrance est l'ignorance. De l'ignorance du Bouddha, de sa loi, de sa communauté, de sa vie naît la souffrance. Il suffit qu'une fois dans sa vie, l'homme pense intensément à Bouddha pour que le paradis lui soit assuré.
- la troisième vérité est la cessation de la souffrance : supprimer le désir c'est supprimer la souffrance. L'homme atteint le nirvana. Cette notion est très difficile à définir ; on peut l'appeler extinction de la souffrance ou absence de désir.
- la quatrième vérité est la voie du juste milieu qui mène au nirvana. Elle représente une liste de prescriptions d'ordre intellectuel, moral et psychique :
- les premières sont la compréhension juste et l'intention juste. Sachant que l'ignorance est la cause principale de la souffrance, il faut comprendre que le "moi" n'existe pas, et agir en conséquence.
- les secondes ont trait à la vertu primordiale du bouddhisme, la compassion. La morale bouddhiste repose sur l'amour universel.
- enfin, les prescriptions d'ordres psychique concernent la discipline mentale, la maîtrise de soi et le respect des instinct néfastes. La délivrance est possible seulement pour celui qu croit en Bouddha et pratique sa loi telle que la transmet la communauté.
De ces trois fondements est issue la profession de foi des trois refuges. "Je prends refuge dans le Bouddha, je prends refuge dans la loi, je prends refuge dans la communauté". Est considéré comme fidèle du bouddhisme tout individu qu croit au trois refuges et qui observe cinq des huit préceptes, à savoir :
- ne pas tuer (hommes et animaux)
- ne pas voler
- ne pas commettre d'adultère
- ne pas mentir
- ne pas consommer de boissons enivrantes.
les trois autres préceptes concernent les moines.
le culte populaire
Comme pour le taoïsme, le bouddhisme distingue deux degrés de la vie religieuse : la vie monastique et la vie laïque. Le culte pratiqué par les laïcs est assez simple : adoration de Bouddha (reliques, statues), offrandes de fleurs et d'encens. Quant à la participation aux cérémonies, elle est plutôt l'apanage des religieux qui vivent des dons et aumônes de la communauté laïque.