aire d'habitat  

vie matérielle     

 vie sociale  

  vie familiale  

 vie spirituelle    

art et culture

 

 

groupuscule local : Quang Lâm

population : 43000

langues : môn, kho-me

 

 

Aire d'habitat

Surtout le long de la frontière Vietnam-Laos des provinces de Lai Chau, Son La, Ngnê An. Leurs congénères vivent très nombreux au Laos.

Vie matérielle

Chez les kho-mu qui pratiquent une culture itinérante, les villages et hameaux sont en général petits, les maisons provisoires et rudimentaires. Ces maisons sont démontées tout les 3 ou 4 ans et transportées ailleurs chaque fois que l'épuisement des brûlis exige qu'on en aménage de nouveaux. Les femmes portent une jupe longue, une veste courte ouverte sur le devant et fermée par des boutons d'argent finement ciselés. Un fichu carré leur recouvre la tête et tombe sur les épaules. Comme parures, des anneaux d'argent aux oreilles et souvent un collier de coquillages. Actuellement, les hommes kho-mu ont adopté le pantalon long et la veste courte coupés comme ceux des thai.

Les kho-mu possèdent un calendrier agricole calculé suivant le mouvement de la lune et accusant une avance de deux mois par rapport au calendrier luni-solaire des Viêt. Suivant ce calendrier, l'année de travail se termine au premier mois après la récolte. Dans le mois qui suit, on organise les fêtes, on répare les maisons, on règle les affaires de famille : mariages, cérémonies. L'agriculture ne fournit des vivres que pour 6-9 mois, la soudure étant réalisés par la cueillette et la chasse qui doivent aussi assurer l'ordinaire.

Cette culture itinérante condamne les kho-mu à de fréquents déplacements. Chez eux, coexistent trois stades de l'évolution socio-économique :

Du fait même de ces continuels déplacements, les instruments sont souvent rudimentaires et l'artisanat ne peut pas se développer. La vannerie et la cueillette permettent aux kho-mu d'acquérir par le canal des échanges les articles de première nécessité : sel, étoffes, parures, objets en fer...Ces échanges s'effectuent sous forme de troc.

Vie sociale

Toute l'ethnie kho-mu etait assimilée à une couche de la classe paysanne thai, la couche des "paysans dépendants" (pua) qui devaient en prenant les hameau comme unité, accomplir en commun des corvées, s'acquitter des tributs exigés par les seigneurs, et souffraient d'une discrimination ethnique très sévère. Dans les hameaux "autonomes" kho-mu, le représentant désigné pour régler la vie quotidienne selon le coutumier devait être ratifié par les seigneurs thai. Heureusement, les kho-mu sont maintenant libres et indépendants.

L'entraide dans le travail est une pratique courante à l'intérieur du hameau, du village. Les co-villageois vivent dans une atmosphère d'entente, de loyauté et de joie. L'hôte d'une maison et l'hôte de tout le village.

Vie familiale

Les noms de familles désignent souvent un animal, un oiseau, une plante, voire un objet. On peut en citer : Rvai (tigre), Tmoong (renard), Thrang (phoenix) Ôm (un oiseau)....Chaque lignage et divisé en branches aînée et cadettes, ce qui peut être considéré comme un reflet de la division des tribus en clans. Les relations matrimoniales entre les clans sont réglées par des principes qui remontent à l'époque de l'alliance triplice, le mariage s'effectuant de clan à clan dans un sens unique. Chaque lignage comprend plusieurs petites familles, où les responsabilités sont partagées entre les membres et où s'effectue une division du travail suivant le sexe, le chef de la famille la représente dans le relations avec l'extérieur.

Les principes qui régissent le mariage kho-mu sont stricts. Les jeunes sont "libres" de choisir leur conjoint dans un groupe déterminé. La monogamie est de rigueur. La femme est l'égale du mari malgré le passage du régime matrilocal au régime patrilocal. Pendant la période où il demeure chez elle, le mari doit adopter le nom de famille de sa femme mais garde son totem. De même l'enfant qui vit chez sa mère, prend son nom de famille, pour ne l'échanger contre celui du lignage paternel qu'au moment où ses parents s'établissent à part. La femme qui s'installe chez son mari adopte le nom de famille du mari mais garde son totem.

Vie spirituelle

Les kho-mu croient que leur action dans la vie quotidienne est régie par des forces surnaturelles appelées d'un nom commun hrôi (esprit). Ce sont notamment : le génie du ciel aidé du génie de la foudre, le génie de la terre, le serpent aquatique symbolisant la puissance de l'eau, le tigre symbolisant la puissance de la forêt. On peut citer aussi l'esprit des ancêtres et l'esprit de la maison. qui sont des esprits bienfaisants qui protègent les hommes, mais peuvent tout aussi bien se mettre en colère et les punir. Les esprit malfaisants beaucoup plus nombreux sont comparables au phi des thai.

Les vestiges du totémisme sont très nets chez les kho-mu comme nous l'avons constaté dans les noms de famille. Chaque lignage observe un rituel spécial dans le culte des ancêtres, rituel dont le secret et jalousement gardé et qui comprend, entre autres rites, celui dit de l'imitation au cours duquel le chef de la famille et ses membres reconstituent un exploit du totem, pour s'affirmer en tant que tigre, oiseau.... Les vestiges du totémisme se reconnaissent encore dans le déguisement en totem lors de la présentation des offrandes, dans l'abstention de tuer et de manger l'animal ou la plante qui représente le totem, dans le mythe qui entoure le nom de famille et en explique l'origine, dans la croyance selon laquelle, l'homme revient à son état totémique après la mort.

Vivant de riziculture, les kho-mu croient à l'existence de l'âme du riz symbolisée par la Mère-Riz qui veille à ce que le riz se développe bien, que la récolte soit bonne.

Art et culture

Les kho-mu possèdent un grand patrimoine de mythes sur les noms de famille, liés à l'histoire de l'ethnie au temps préhistorique, de légendes sur l'humanité primitive où se reflètent leurs conceptions cosmogoniques. Les contes anciens relatent la lutte opiniâtre qu'ils ont mené contre la nature, contre le joug des Thai pour la liberté et l'indépendance. Beaucoup de chansons populaires ont été traduites en vietnamien et publiées.